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Ma rencontre avec un banquier du bon Dieu qui vient de Savalou et vit en Côte d’Ivoire


(Ce texte pour vous expliquer pourquoi je vais arrêter l’aventure benindiasporas.com pour me lancer dans… le marketing de réseau !)

 




Il est Béninois bon chic bon genre. Il vit en Côte d’Ivoire où il a fait fortune. Il ne se passe pas un semestre sans qu’il fasse un détour par son Savalou natal où le Roi Dada GANFON GBAGUIDI l’a d’ailleurs récemment nommé Ministre secrétaire chargé de la Diaspora. Bon nombre parmi ceux qui ont la chance de croiser son chemin le présente comme ‘‘un vagabond de la charité’’. J’ai moi-même eu l’occasion de faire physiquement sa connaissance ; ce lundi, à Cotonou. A l’occasion, j’ai découvert un génie de la philanthropie, un humaniste authentique, un bourgeois gentilhomme qui a fait du social le moteur de sa vie ; un moteur qui fonctionne à plein Gaz ! J’ai dit GAZ ? C’est aussi un acronyme de son nom. GBAGUIDI Augustin Zinsou, il s’appelle ! Je vous explique tout, tout de suite ! En commençant par le début…

     Au commencement, une petite équipe (constituée de Claudel, Lydiane, Prisca, Bill, Charbel, moi-même et quelques autres) caresse un grand rêve : mettre en ligne un site internet, benindiasporas.com, et en faire le plus grand carrefour de rencontre au monde autour des Béninois de la diaspora. Le site est programmé pour être mis en ligne le 1er mai, jour de la fête du Travail. Notre premier challenge : avoir une dizaine d’articles sur le site dès sa mise en ligne. Chine, Etats-Unis, Canada, France, Sénégal, Burkina Faso, Gabon, etc., nous essayons de rallier à notre cause les amis ou simples connaissances à travers le monde. Nous leur présentons sommairement les rubriques du site et les prions de nous aider à meubler nos rubriques par quelques articles en rapport avec les activités ou l’actualité des Béninois de leur zone de résidence. A la suite de ces démarches, l’un des nombreux retours nous vient du grand-frère et ami Jean-Claude, qui a longtemps vécu au Bénin et qui réside actuellement en Côte d’Ivoire. Il m’annonce, triomphal : « Colince, j’ai déniché la perle rare pour votre rubrique ‘‘Parcours inspirant’’ ! » Je partage l’information avec l’équipe. Nous jubilons !

   Quelques jours plus tard, quand Jean-Claude partage avec nous l’interview qu’il a réalisée avec ‘‘La perle rare’’, nous lisons. Et l’enthousiasme s’écroule. Après avoir parcouru l’interview, nous avons réalisé que ‘‘La perle rare’’ en question a fait fortune grâce au Marketing de Réseau. « Je déteste cette affaire ! », lançai-je sans préambule au reste de l’équipe. Claudel a des mots encore plus durs. Lydiane fait la moue, ce qui veut tout dire. Prisca, elle, nous regarde et se contente d’un rire qui ne veut rien dire. Nos préjugés ont dicté leur loi ; la sentence est tombée, presque unanime : on n’a pas initié ce site pour parler Marketing de réseau ! L’interview finira donc à la poubelle. Je tiens toutefois à l’honorer ma parole : j’envoie quinze mille frs CFA à Jean-Claude pour les efforts fournis en espérant qu’il sera tout aussi disponible la prochaine fois qu’il sera sollicité.

   Je relis une dernière fois l’interview avant de m’en débarrasser. Quelques faits m’intriguent. En Côte d’Ivoire comme au Bénin, le répertoire des œuvres sociales à l’actif de cet homme est infini. Je lis : Don pour la réparation de 3 modules de classe du Lycée moderne de Sakassou, en Côte d’Ivoire ; Distribution de plus de deux cents casques aux conducteurs de Mototaxis, au Bénin ; Réhabilitation du plus gros bâtiment de l’hôpital psychiatrique de Bingerville, en Côte d’Ivoire ; Paiement des ordonnances des patients du CHU de Cocody qui n’avaient pas les moyens de le faire ;  Célébration des meilleurs élèves du lycée moderne de Danané ; Equipements en meubles de l’ancienne église de Savalou ; promoteur du Prix du meilleur enseignant. Organisation d’un concours de musique traditionnelle tous les 15 août à Savalou pendant au moins quatre ans, assortie d’une enveloppe d’un million de F CFA pour le gagnant avec possibilité de voyage d’opportunités en Côte d’Ivoire pour le gagnant… La liste de ses œuvres caritatives est interminable, croyez-moi ! Dès lors, une question a commencé à me tarauder l’esprit : qui est donc ce GAZ ?

    Je me répète sans cesse son nom en cherchant dans ma mémoire : Augustin Zinsou GBAGUIDI ! résultat trouvé : zéro ! Je relance plusieurs fois la recherche dans mes souvenirs ; je ne trouve toujours rien sur lui. Je suis frustré de ne pas connaître cet homme, tout au moins de réputation. Augustin Zinsou GBAGUIDI… GBAGUIDI ? ça c’est de Savalou ! J’appelle mon ami Arnaud Serge Ahotondji : « Dis Arnaud, tu connaîtrais un certain Augustin Zinsou GBAGUIDI ? » Comme à ses habitudes, Arnaud éclate de rire à l’autre du fil et s’élance : « Yann ! Yann ! Yann ! je t’ai appelé combien de fois maintenant, Fofo ? Non, sérieux, tu ne connais pas GAZ ? Le promoteur de Soha Tv ? » Bingo ! Je raccroche, heureux. Dans la foulée, je compose le numéro d’un ancien collègue, DAGAN Gilbert (D.G), initiateur de Soha Tv en question : « Salut D.G ! je voulais qu’on parle de ton promoteur, GAZ… » Gilbert me répond : « Augustin Zinsou GBAGUIDI ? Oh, ça fait un moment que nous avons rompu la collaboration » L’information me coupe les ailes. J’essaye tout de même de reprendre l’envol en confiant à Gilbert mon désir de mieux connaître ce GAZ. « Il a écrit un premier livre où il raconte son parcours ; je peux te l’envoyer si tu veux… », me répond Gilbert. Je saute de joie. Je vais enfin pouvoir mieux connaître le personnage. Quelques temps plus tard, Arnaud Serge Ahotondji me rappelle : « Yann ! Je viens d’avoir GAZ au téléphone. Il est actuellement à Savalou ; il revient sur Cotonou ce dimanche ; je lui ai parlé de toi ; si tu veux, je peux arranger une rencontre entre vous… » Si je veux ? Comment ça si je veux ? J’en meurs d’envie !

   Le rendez-vous a finalement lieu ; ce lundi. Il y a d’abord eu une poignée de main, franche, cordiale. Ensuite, je me suis installé. Il m’a lancé à brûle-pourpoint : « Allez-y, je vous écoute !» Je ne me suis pas fait prier pour démarrer : « Je suis Colince Yann, Journaliste. Avec des amis, nous avons lancé un site internet pour mettre en lumière les Béninois de la diaspora et leurs louables initiatives ; à travers l’une de nos rubriques, ‘‘Parcours inspirant’’, nous voulons… » Plus je parle, plus j’ai l’impression qu’il écoute non pas ce que je dis, mais qui je suis. Quand j’ai fini mon speech introductif, il a secoué la tête, l’air satisfait. A son tour, il s’est mis à parler. A mon tour, j’ai essayé de capter non pas seulement ce qu’il disait, mais surtout qui il est. Certes, je prenais des notes avec mon téléphone, mais j’étais particulièrement attentif aux détails.

    Le dialogue s’est installé. Pendant que nous échangions, je l’observais autant qu’il me psychanalysait. Aux primes abords, quelque chose m’a particulièrement frappé dans sa posture ; ce quelque-chose que l’on prête aux Ivoiriens en général, cette façon d’être sans façon, jovial, sans filtre, vrai, gai. La conversation s’est prolongée, il s’est ouvert, il s’est mis à me parler de son parcours, de la dèche qu’il a connue, de ses mésaventures à n’en point finir et, comme on marque une pause, il a eu ces mots : « J’ai entrepris 14 fois, j’ai échoué 14 fois…et aujourd’hui je suis un multimillionnaire !» Il a dit tout ceci avec une telle assurance, sans une once d’arrogance. La conversation a continué. Il m’a parlé de la mort de son père, survenue pendant que lui, GAZ, était dans des moments de galère en Côte d’Ivoire ; il a évoqué toutes les difficultés pour trouver le transport afin de revenir au pays assister aux funérailles de son père ; il est revenu sur le Prix du meilleur enseignant qu’il a initié, qui portait le nom de son père, lequel était enseignant. Il a parlé de Soha Tv, une expérience amère, sans laisser transparaître la moindre trace d’amertume. Nous avons abordé divers sujets ; nous avons parlé du plaisir qu’il prend à semer le bonheur dans les cœurs partout où il passe et ce depuis qu’il est multimillionnaire ; de sa chère femme, de ses enfants, de tout et de rien. Un moment, une question m’a échappé des lèvres : « Pourquoi ressentez-vous à ce point le désir de tendre la main à ceux qui croisent votre chemin dès que vous les sentez dans le besoin ? » Il a eu cette réponse brève et sans autre commentaire : « Je sais ce que ça fait d’être dans le besoin ! »

Parenthèses. Vous avez sans doute déjà entendu parler de ‘‘Roméo et Juliette’’ ; mais si vous voulez connaître une histoire d’amour vraie, authentique, palpable, contemporaine, attendez que je vous parle, un de ces jours, de l’histoire entre ‘‘Augustin et Justine’’, telle qu’elle m’a été rapportée par un ami d’enfance de GAZ, le célèbre Edmond GBAGUIDI (cet émérite journaliste qui a fait les beaux jours de Radio Cité à Savalois, avec d’autres grande voix de la Radio comme Arnauld Gbaduidi, pour ne citer que les plus talentueux). Une histoire d’amour vieille de plus de quatre décennies, qui a déjà porté quatre beaux fruits : deux sympathiques garçon et deux merveilleuses filles. Fermons les parenthèses et revenons à la rencontre. Je continuais de prendre du plaisir à échanger avec GAZ. Un moment, je me suis surpris en train d’admirer cet homme pour une raison qui va vous surprendre : je me demande comment il est possible qu’un homme ait autant trimé dans la vie, qu’il ait ensuite connu l’indépendance financière et qu’il ait choisi malgré tout de chérir ses enfants et de rester fidèle à une seule femme, qui plus est, un homme africain ! Je le confesse : je voue un respect sans borne à ces hommes devenus riches qui ont gardé le sens de la famille ; et Augustin Zinsou GBAGUIDI appartient à cette espèce rare !

     Lundi dernier, après nos échanges et quand est venu le moment de prendre congé de lui, je l’ai prié de me laisser emporter avec moi un exemplaire de son second livre intitulé ‘‘Mes 7 ans dans le Marketing de réseau’’ et sous-titré ‘‘ 101 secrets et tactiques qui ont fait toute la différence’’. Au regard qu’il m’a jeté, j’ai eu ‘impression que je venais de lui demander la prunelle de ses yeux. Ou alors il s’est demandé si j’étais digne de recevoir un tel trésor. Jouant au type qui apprend à lire dans les pensées, je lui ai dit : « Ecoutez ! Je suis aussi écrivain ; je connais la valeur d’un livre ; je peux vous achetez cet exemplaire si vous le voulez » Il m’a regardé droit dans les yeux, il a ensuite esquissé un sourire que je n’ai pas pu déchiffrer et il m’a lancé : « Je vous l’offre ! » Le lendemain mardi 07 mai, il m’a appelé. Il voulait que je promette de lui faire lire l’article que je vais rédiger sur lui ‘‘avant publication’’. La requête m’a fait sourire, parce que sur le moment, je n’avais pas l’intention d’écrire quoi que ce soit sur lui. En vérité, je n’arrivais pas à trouver un angle pour parler de lui sans donner le sentiment de faire la promotion du Marketing de réseau que j’abhorre comme tout bon africain nourrit aux préjugés. Depuis, j’ai entamé la lecture de ce fameux livre et chaque fois que je tourne une nouvelle page, cette question me revient à l’esprit : dois-je continuer cette aventure benindiasporas.com que je vis avec passion mais qui ne me rapporte pas le moindre kopeck, ou laisser tomber cette foutaise et me lancer dans le marketing de réseau en quête d’indépendance financière ?

Colince Y.

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